Mon travail artistique aborde de manière poétique certaines problématiques liées à la représentation du paysage et l’aménagement du territoire.

En faisant s’entrechoquer les récits et concepts qui proposent une oscillation des points de vue, l’étude du paysage en géographie, en géologie ou à travers l’analyse de certains sites industriels, me permet de naviguer entre différents mondes, à la croisée des espaces arpentés, ressentis, révés ou incompris. Un regard est porté sur la façon dont notre imaginaire collectif est renforcé ou bousculé par certaines formes architecturales vernaculaires.

Des allers-retours réguliers entre résidences artistiques, travail en atelier, excursions et enquêtes de terrains dans différents contextes géographiques me permettent de jongler selon un mode de production pluridisciplinaire qui témoigne d’une envie d’experimenter sans cesse. Les objets et médiums que je manipule – dessin, photographie, installation – parlent de perceptions singulières variables selon les outils de lecture que j’utilise. Mon travail graphique, tout particulièrement, me permet de concevoir des scénarios acidulés à partir d’un travail photographique que je mène en amont lors d’expéditions. Le thème de la cartographie, pensé comme un processus relationnel engagé avec le territoire, m’accompagne dans ma recherche et dans les ateliers que je mène avec les publics.

À l’heure où les points de vue sur l’aménagement du territoire divergent et où les sensibilités ne s’accordent pas toujours, je cherche à manipuler des outils, des objets, des formes de conversation pour interroger cette crise de la sensibilité qui nous pousse à voir notre environnement comme un décor, un théâtre ou une projection de désirs. Le paysage contemporain, selon les lieux que j’investigue, m’apparait comme une aire de jeu, un champ de réflexion illimité pour inventer des formes d’engagements artistiques.